Des stocks mondiaux de maïs prévus en hausse

La récolte de maïs aux États-Unis sonne le lancement de la nouvelle campagne commerciale de  2023-2024. Les premières parcelles étaient déjà récoltées à la mi-septembre. Les conditions de croissance ont été chaotiques. Il n’en demeure pas moins que la très importante hausse des surfaces devrait permettre à la production de rebondir entre 375 et 385 millions de tonnes selon les sources, contre seulement 349 millions de tonnes en 2022.

Une demande pour l’alimentation animale à la peine

La production de maïs devrait augmenter dans de nombreux autres pays cette année, en Argentine et en Ukraine particulièrement. Face à cela, en revanche, la demande animale ne devrait pas beaucoup progresser. En témoignent les projections aux États-Unis, avec une demande de ce secteur qui pourrait n’augmenter que de 2 %, après avoir baissé de 7 % sur la campagne de 2022-2023.

La demande de produits animaux est au ralenti depuis plusieurs mois dans de nombreux pays du monde à cause du contexte inflationniste. La reprise de consommation devrait être lente à se mettre en place. Les stocks mondiaux de maïs devraient donc se reconstituer et retrouver un point d’équilibre après la tension de 2022-2023, lorsque la production avait chuté fortement.

L’Europe a toujours besoin d’importer beaucoup de maïs

L’Union européenne devrait connaître une récolte de maïs en demi-teinte. Les conditions de croissance des maïs se sont avérées plutôt bonnes sur une large partie de l’Europe, excepté en Roumanie et en Bulgarie. Malgré des rendements meilleurs que l’an dernier, la surface européenne limitée devrait permettre à la récolte de ne rebondir que faiblement.

Les besoins d’importations de l’Union européenne vont donc rester très importants, même dans un contexte de demande animale plutôt faible. La situation de la France illustre bien celle de l’Union européenne. La surface récoltée de maïs grain en France est passée de 1,6 million d’hectares en moyenne ces dix dernières années, à seulement 1,3 million d’hectares en 2023.

Les importations en provenance de l’Ukraine seront à suivre attentivement car elles sont nécessaires à l’équilibre du bilan européen. Pour ce faire, les maïs ukrainiens devront continuer à être exportés via les ports du Danube ou par voies terrestres, en transit à travers les pays de l’est de l’Union européenne. Malgré des incertitudes en Europe, les prix des maïs européens devraient suivre les cours mondiaux et donc être tirés vers le bas par la reconstitution des stocks mondiaux.